Hell Town

Amis de la poésie, des nouvelles et de la vie, bienvenues

posté le 07-02-2009 à 15:41:15

The village of dreams (p.1)

  ("Fermes les yeux, laisses-toi aller, laisses-toi guider au son de ma voix, au souffle de mon être, et apprends ce que je ressens.")

 

   Des sanglots, un soupir, une lame, et puis plus rien…

J'ai souvent fait ce rêve, dernier vestige d'une enfance passée. Et encore aujourd'hui, restes ancrées dans mon âme ; chaque émotion, chaque sensation, chaque impression, comme pour ne jamais oublier. Comme si ma vie en dépendait. Et pourtant, bien longtemps, il sommeilla dans les songes de mes pensées.

  Toutes mes excuses, quel sot suis-je. Mais je dois avouer que je ne suis point ardu des conventions. Je me nomme Sébastien et j' ai vu sombrées 17 automnes. Saison qui m’a toujours envoûté de ses charmes depuis le plus jeune âge, je me plait à contemplé ces neiges brunes voletant au grès du vent. L’assaut des violentes bourrasques caressent ma tignasse dorée et cet air de mélancolie qui emplit les cœurs des jeunes gens, rentrant de leurs périples d’été. Mais mes yeux argent reflètent pourtant si passivement la déchéance de ce temps, qui emporte avec lui le peu d’espérance restant en cette terre. Nous voici 2012 années après la naissance de nôtre bon vieil éternel ami Jésus. Et l'âge de gloire des Hommes est depuis longtemps révolu, délassé des Dieux passés. Je fais partie d'une génération de perdition, aboutissement de siècles d'évolutions dont l'issue finale se fait plus présente que jamais.Mais tout n'est pas que désolation ; et c'est dans le lycée de Santore que je passe le plus clair de mon existence, du moins, pour l'instant. Entouré de rares personnes honorant encore le nom d'ami. Je me plais dans ces limbes terrestres.Certes, la violence est omniprésente. Nous sommes au bord d'une abîme si ce n'est déjà dedans. Mais ce monde est notre monde, mon monde. Et bien que mon être dégorge d'amertume, je ne puis me résoudre à en être rebuté.

 

   J’ai grandi en l’absence de parents, mon père, homme d’affaires, était rarement à la maison. Quand à ma mère, elle, était de celle qui n’ont pas la fibre maternelle. Je ne les renie, ni ne leur jette la pierre, car sans eux, je ne serai ce que je suis. Un fière jeune homme qui dépasse son mètre soixante-quinze, en terminale scientifique option S.V.T, un futur génie de la nation. Mais j’avoue que je ne suis guère plus que ça, un piètre ami tout au plus et une âme seule dans sa quête d’amour. L’amour, quel mot étrange. J’en avais si souvent entendu parler mais si peu vu. Ce sentiment passionné qui défit les lois de la raison pure, ces sublimes histoires qu’on nous compte à la belle enfance, n’avait pas lieu en ces lieux. Ou toute fois, ne se faisaient guère entendre.

  Mon passé n’à en fait guerre d’importance, étudiant moyen parmis la moyenne, je ne me détachais pas du lot. Et mon quotidien, avant que cela ne se produise, ne se limitait donc qu’aux murs de béton froid de mon bahut et à ces quelques bonnes âmes me donnant une raison de vivre. En dernière année d’étude, je ne connaissais alors rien de ce que l’on appelle « la vraie vie ». Et ce que j’allais vivre dépassait de loin tout l’entendement humain… Bref, tout cela a commencé ainsi, un soir, sans aucune réelle cause. Je m’étendais sur mon lit, seul chez moi. Et bien que l'asphalte granuleuse du Marchand avait déjà recouvert mes paupières d'un lourd sommeil de brume, je percevais, cet air frais. Sensation insolite d'être autre, ces yeux n'étaient pas les miens. Tout était si étranger et si familier à la fois. C'était comme trouver son havre de paix au milieu d'une tempête déchaînée. Je prenais alors conscience de mon corps, éveillant jusqu’à la moindre parcelle de cet être. Un autre monde se dévoilait à moi. Je marchais dans les couloirs de mon lycée, une bandoulière en guise de sac. M'attardant sur quelques affiches, on me bouscula et je tombai en arrière. La colère m'envahi et alors que je levais le regard et lancai un "surtout ne t'excuse pas", je me vis. Le choc fut brutal.

 


Commentaires

 

1. Adiyoulou  le 08-02-2009 à 17:35:28  (site)

C'est magnifique, rien a dire d'autre.
Je suis sans voix...

2. koubai  le 28-02-2009 à 17:27:42  (site)

Enfin lu, la première partie... Je suis désolée de ne pas avoir commencé plus tôt, je suis naturellement sans excuse.
C'est vraiment bien, j'aime beaucoup.

 
 
 
posté le 07-02-2009 à 15:42:32

The village of dreams (p.2)

  Je me réveillai en sueur, avec un hématome bleu à la hanche. Ce rêve étrange hantait désormais mes pensées. Le lendemain, je décidais de le confier à mon meilleur ami. Fin critique et passionné des mystères de notre terre, mais très septique, Xavier. Celui-ci pencha plus pour une lourde fatigue, ou un choc émotionnel, qu’à une quelconque transposition corporelle comme je l’eu crû. Mais alors que je m'apprêtais à approfondir le sujet, en allant en classe de Biologie, je percutais quelqu’un avec fracas.Elle était là, étendue par terre, étourdie par la chute. Ses long cheveux bruns tombant sur ses épaules fluettes, portaient un sac en bandoulière. Elle me fixé avec ses yeux d’un noir mystérieux, scrutant mon âme dans toute sa stupéfaction. Ses fines lèvres roses révélaient par son tin opalin s’ouvrit et je reconnus les mots qu’elle prononçait et qui jadis furent les miens : « Surtout, ne t'excuse pas!!! ».

  Le son de sa voie résonnais à mes oreilles comme un écho lointain. Je ne sais si elle aussi me reconnu, ou bien si ce n'était qu'un reflex dû à mon hébétement mais, quand elle se releva, une main posée sur sa hanche, comme pour cacher une blessure interdite, au croisement de nos regards, elle s'enfuit. Un sentiment d'incompréhension totale inonda mon esprit de maintes questions… Je ne pouvais arrêter mon mal de crâne. 

 

 

   Je consacrais les jours qui suivirent à la recherche de cette fleur aux épines si profondément enfoncées en mon cœur. Parmis les élèves de seconde, première et terminale, elle semblait être inconnue. Disparue dans cette foule, elle n’avait peut-être jamais était là. Peut-être n’était-ce qu’un songe ?Une illusion, un mirage… Un rêve, pour quoi n’y avait-je pas pensé plus tôt. Si je n’avais pu alors la revoir, c’est que je ne cherchais pas au bon endroit… ou plutôt, je ne voyais pas avec le bon regard. Et quelque temps plus tard, ça recommençait.  

  Je tombais de fatigue, épuisé par ces vaines recherches, quand cette impression prit de nouveau possession de moi. Mon âme, qui par ce frisson me parcourant l'échine, était drainée loin d'ici, loin de ces lieux chaotiques, appelée à une horizon plus clémente. Et rapidement, je perçus l'exaltation prendre le contrôle. La douceur d'un autre corps, la chaleur d'un autre coeur. Mes yeux s'ouvrirent et je pu voir le monde à travers les siens. Elle était devant une école primaire. Le ciel s'était revêtu d'un lourd manteau gris et la tiédeur du vent de septembre caressait sa fine peau de douceurs enivrantes. Les écoliers, plein de joi de vivre, à l'heure de la sortie, fourmillaient de tous côtés. Leurs éclats de rire emplissaient mon âme de bonheur. Et tandis que la jeune fille guettait, je pus lire la date d'un journal que tenait un parent. Il datait du lendemain. De plus, je recoonus les lieux, seule école primaire de la ville de Portuner à posséder des grilles minues d'hallebardes : Anoncel était l' école des banlieues.

  C' était un bâtiment austère, qui avait survécu aux dernières guerres et semblait n'avoir plus rien à promettre. Il était fatigué, sa vielle carcasse rude et autrefois inébranlable, avait vue son aile droite fermer, et d'ici peu le reste devait suivre.

  Des fines gouttelettes commençaient à tomber et la foule, plus dense que jamais, se compactait en un amas insalubre, éclosant de nombreux parapluie. Le bouhaha ambiant se mêlait maintenant aux impacts de l'au ui amplifiait sa chute au fil des secondes. Et une fine, mais épaisse, brume commençais peu à peu à s'installer parmis ces fleurs blêmes essuyant une rosée que trop abondante. Bientôt, je sentis la panique monter en moi. Le souffle court, je cherchais parmis ce jardin d'un autre temps, la vue brouillé par ces cheveux fouettant mon visage, trempés jusqu'à l'os... Un bruit strident retentit, ...un car scolaire avait violemment chassé sur la chaussée.

  Elle se retourna et derrière un flot de larmes, je pus l'apercevoir : Un enfant gisait au sol, le crâne éclaté sur le bitume, son sang abondant le recouvrait à toute allure. Méconnaissable, le cadavre du môme était passé sous les roues du bus.Elle se mit à hurler, la peur et la tristesse affluaient de toute part en nous. Cherchant du regard une aide, un réconfort, ne serrais-ce qu’un instant.  Mais les sordides spectateurs fixaient ce drame sanglant d'un air désintéressé, ou plus exactement, paraissaient s’en délecter. Sans aucun signe de compassion, sans la moindre lueur de bonté, il restaient figés sur place à le considérer. Poussant et repoussant ceux qui gênaient sa progression dans un vain espoir qu’il ne fût pas trop tard, elle avançait. Mais le mal était fait. Tombant genoux à terre devant le gosse, je m'ouvrais la chair sur les morceaux de verres brisés. Mais ces plaies n'étaient en rien comparables à celles de mon cœur écorché, la gorge tellement serrée qu'aucune plainte ne pouvait en sortir…

 


Commentaires

 

1. Adiyoulou  le 08-02-2009 à 17:43:57  (site)

Mon dieu... j'arrive meme pas a dire ce que je ressens la...
C'est superbement bien écrit

2. koubai  le 28-02-2009 à 17:34:14  (site)

oui je pense comme adiyoulou

 
 
 
posté le 07-02-2009 à 15:44:05

The village of dreams (p.3)

   Mon corps se mit a convulsé, les battements s’intensifiaient, la douleur… et quelle douleur. Le contact entre mes genoux rudes et ces draps tendus… quel frottement insupportable. J'étouffais, la gorge sèche… J'entrouvrais un œil et me réveillais doucement. J'étais dans mon lit, les draps tachés de sang. Mais alors que le mal était toujours présent en moi, je ne pouvais m’arrêter de sourire. Ces images déroutantes n’empêchaient rien a ce rictus rétif. Pourquoi ce sentiment de joie malgré le goût salé de mes larmes? Le souffle court, trempé de sueur et blessé, je savais. J'allais, non, je devais empêcher cela à tout prix.

  Le reste de la nuit fut rude, mais après une rapide visite aux urgences pour soigner mes plaies, exténué, je m’endormis. Du petit matin, attendant jusqu’au moment crucial, posté tel une sentinelle à la sortie de l’école, je fus aux aguets à tous moments. Espérant l'opportunité de la revoir, contemplant la course du soleil dans la firme du temps, je patientais. Jusqu’à l’instant où, devant ces grilles où s'agglutinaient peu à peu des parents aigris, elle m’apparus. Debout parmis ces gens, elle attendait ce petit garçon. Habillée d’un sweet noir et d’un jean troué, ses cheveux bruns tombaient sur son visage, ne laissant dévoiler que peu de sa beauté. Sa peau blanche et suave provoquait en moi une attraction irrésistiblement cruelle et si délicate. Quel tourment se fut de ne pouvoir m'en approcher, de peur qu'elle ne me rejette… mais il y avait plus important encore, sauver la vie de ce jeune garçon. Et déjà se peignait, devant mes propres yeux, l’horrible toile de la nuie précédente. La pluie commençais à balayer les futurs spectateurs, s’abritant sous leurs hauts pédoncules, et les juvéniles écoliers, afférant de toute part, remplissaient la cour de leurs cris. Et alors qu'elle commençait à paniquer, fidèlement à ma vision, je saisi l’enfant à temps. Le car s'emboutit, comme il le devait, dans d'autres voitures. Le bruit attira l'attention, son attention. Ses yeux se posèrent sur nous, et je pus lire en eux comme une mère lit en son petit. Une mère, c’était bien ce qu’elle était. Un expression  étrange se grimait sur son visage et en mon cœur soulevait un élan de crainte. Elle se précipita sur nous et me reprit le garçon des bras. D'un regard noir, elle me dit : "Espèce de malade! Ne t'approche plus de nous!".

  Je les vis disparaître dans la foule éclatée comme le vent dissipe les nuages et avec elle, toutes mes espérances…

            

   Le temps s'écoulait si vite, de nouveaux jours prenaient place. Mais ces quelques vifs souvenirs restés ancrés en ma mémoire marquée au fer rouge du remord. Et je me jurais de ne jamais la laisser  encore me fuir sans qu'il n'y est plus aucun espoir de répit pour mon cœur tourmenté par ces douloureux et injustes supplices."Qui était-elle? D'où venait-elle? Pourquoi elle?"Tant de questions se bousculaient aux portes de mon ignorance, mais une seule pensée recouvrait les autres, une conviction qui taisait ce flot incessant, seule lueur d'espoir à laquelle je m'agrippais avec le peu de force qu'il me restait. Et chaque jour j'étreignais mon cœur tant cette douleur était présente, tant cette pensée était devenue un besoin vital. Nous allions nous revoir.
 


Commentaires

 

1. Adiyoulou  le 08-02-2009 à 17:48:12  (site)

Toujours les memes mots, magnifique, beau, superbe, je ne ferais jamais mieux que toi ca c'est sur !

 
 
 
 

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