Depuis notre seconde rencontre, si l’on peut parler de rencontre, j’avais perdu goût à toute choses. Ce lycée, qui m’était plus un foyer que ma propre demeure, avait perdu sa chaleur d’en temps. Et je délaissais mes amis, morne de toute relation, ce monde avait perdu le peu de couleurs qui lui restait. Seule lueur dans ces ténèbres, l’espoir d’être de nouveau à ses côté était devenu mon unique raison d’exister.Jusqu’au soir où, m'allongant éreinté de vivre, cela recommença ; sans le moindre effort, le sommeil vint me prendre telle la mort vient prendre un homme, son heure venue.
Je reconnus immédiatement cette sensation qui m'envahissait une nouvelle fois et qui, peu à peu, gagnait tout mon corps étourdi. C'était comme naître pour une seconde vie, ou plutôt, comme vivre enfin. Le parfum de ses cheveux, la douceur de sa peau, la profondeur de ses yeux sublimaient mes sens au comble de l'hérésie. Et bien que tout semblait rester même, rien n'était plus pareil.Un homme lui parler… Elle était au lycée, parmis les rangées de casiers, sa sacoche à l’épaule. Dans un coin, se terrait l’étrange individu. Nos yeux ne pouvaient cesser de le fixer et bientôt, j'eus le souffle coupé. Le sang me montait à la tête, sans savoir pourquoi, grandissaient en nous ces émotions tellement humaines: le haine et la peur. Plus ses yeux se posaient sur ce sombre individu, plus une rage immodérée, presque incontrôlable, nous envahissait.Mais les dires de ce dernier nous retinrent de tout acte. Mon cœur battait à la chamade des pas de l’oppression, et spontanément, je commençais à sentir l'étau de la crainte se resserrer... Je ne pus distinguer leurs paroles, un voile opaque recouvrait ma raison, et d’ici peu je m’éveillé d’un cri immodéré. Le souffle haletant, le cœur au bord de la crise, tout était confus en mon esprit. Mais je compris la situation de par les frissons parcourant encore mon corps. Cet individu était dangereux, elle allait avoir besoin d'aide et je serais là.
Le lendemain, toute mon attention était focalisée sur notre future "rencontre". Elle allait probablement ne laisser aucun crédit à mon histoire et peut-être me prendre pour un fou, sûrement me prendre pour un fou. Comment espérer faire adhérer quelqu’un à ce que l'on n'arrive déjà pas à croire soi-même. Mais je m'étais donner un objectif et je devais m'y tenir. Les heures passèrent… et je ressentais une telle inquiétude qu'elle n'eut pu résonner dans une seule âme. Chaque seconde passée à attendre me pourfendait d'un tiraillement séculaire. Et j'eus cru le répit venir à la vision de ses sublimes traits, mais ce ne fut qu'un soulèvement de douleur et de crainte grandissante : elle était là, en train de parler à cet homme. Devant ces casiers, ce petit être était devenu ce qui comptait le plus pour moi. Et bien que seulement quelques mètres nous séparaient, la peur de tout perdre, de la perdre par ma simple bêtise me tétanisait… Peu à peu, les images de la nuit précédente me revinrent et avec celles-ci tout cet effroi, glacial, paralysant mon être. Ce n'était que trop, je ne pouvais plus résister d'avantage, mais que devais-je faire ?
Commentaires
Ahahah... que vas-t-il se passer ?!